Résultats- Gala International de Charleroi - Belgique - 29/11/08

LA 'FRENCH TOUCH'

              Ce samedi 29 novembre, le Pôle Espoir Vichy présentait 3 athlètes sur le plateau relevé du Gala International de Charleroi en Belgique et leurs prestations ont été à la hauteur de l'événement à l'inverse de l'arbitrage où la partialité et le parti pris devaient satisfaire un public chauvin.  La boxe aura eu encore mauvaise presse. Malgré ces mésactions, le succès fut définitivement français. Pas moins de 6 victoires pour 8 compétiteurs engagés autant dire que les tricolores ont eu « la frite » !

              C'est Ismet ALTUN qui ouvre les festivités face à Youri UMEK, relève de l'équipe belge et qui n'est autre que le fils de l'organisateur, Ivan UMEK. Il joue donc à domicile et, au vu du tempérament des deux tireurs et de l'ambiance qui règne dans le chaudron, l'assaut promet d'être ardent. Il l'est, dès les premières secondes, plutôt en faveur d'un Youri, plus entreprenant, déterminé à briller devant son public, parfois au prix d'irrégularités. Les coups sont portés et les techniques, plus qu'approximatives. Mais, fidèle à lui-même, Ismet ne s'en laisse pas découdre et donne immédiatement le change, lâchant de belles séries qui stoppent vite les ardeurs de son voisin nordiste. 

 

              Cependant, le rythme et " le physique" imposés par la Belge risquent de lui porter préjudice. En effet, handicapé pendant plusieurs semaines par une importante élongation au quadriceps gauche, sa préparation a été tronquée. Mais, c'est pour répondre à ses engagements et représenter le Pôle qu'il a souhaité poursuivre l'aventure. Ismet tient toutefois la mesure, réussissant de somptueuses techniques aériennes à la face. Grâce à ces attaques, il creuse l'écart petit à petit et le coup qu'il reçoit à la coquille, sanctionné logiquement par un avertissement à l'encontre d’UMEK, devrait enfoncer le clou. Or, il n'en est rien. Avec cette première "approximation" d'arbitrage, il est clair que l'on veut inverser le résultat. 

             Bien drivé par son coin, Ismet tient jusqu'à la troisième et dernière reprise qui finit par tourner à l'avantage d’UMEK, plus frais et galvanisé par un public acquis à sa cause. Même si ce dernier donne un dernier coup de collier, la victoire devrait revenir à ALTUN. Premier " coup de Trafalgar", Youri UMEK est donné vainqueur à la majorité. Mais le camp français sait que la décision aurait du tourner en faveur d’Ismet. Il est certes déçu mais accepte cette "défaite" et, dans le couloir qui mène au vestiaire, il formule déjà le souhait d'une revanche en terrain neutre. Il se dit déterminé à l'emporter nettement lors de leur prochain affrontement et promet de travailler dur pour obtenir avec le Pôle un quatrième titre national consécutif.

             C'est ensuite au tour d'Idriss GALAIS de passer entre les quatre cordes. Pour son troisième combat Espoir, il a pour adversaire le belge VANDALEM, champion d'Europe en Assaut. En somme, l'expérience du ring contre la fougue. A l'échauffement, Idriss paraît serein et concentré, moins stressé que pour son premier combat face à son compatriote, Laurent CRESCENCE. A la patte d'ours, il reproduit parfaitement les combinaisons demandées par l'entraîneur. Puis, pendant le retour au calme, ils répètent ensemble une dernière fois la stratégie du moment... Ça y est, c'est à lui.

             La première reprise se déroule comme anticipée. Le Belge, à domicile, passe à l'attaque avec ses jambes, sans retenue. Mais Idriss donne immédiatement la réplique en décalant pour frapper violemment la jambe d'appui de VANDALEM. Idriss profite du déséquilibre pour placer des séries de poings à la face. VANDALEM continue d'avancer dans l'espoir de toucher efficacement Idriss. En vain. Idriss recule bien et sanctionne systématiquement chacune de ses attaques. La première reprise lui revient logiquement. 

                

             La seconde reprise ressemble à la précédente, le Belge continuant d'avancer et Idriss de lui massacrer les appuis pour durcir avec ses directs à la face. Mais VANDALEM est orgueilleux et, poussé par ses hommes de coin et par son public, s'active davantage pour renverser la vapeur. Mais GALAIS est tenace et féroce et ne lui concède rien. La seconde reprise s'équilibre un peu mais reste à l'avantage du Réunionnais. Mais s'il veut être sûr de l'emporter, il doit monter en puissance.

             La troisième et dernière reprise répond assez bien aux souhaits et consignes du coin. Idriss augmente le pressing et tente de faire la différence sur chaque attaque. Le physique du Belge semble émoussé. Il est moins précis,  produit moins et, surtout, ne parvient pas repousser GALAIS, qui jette ses dernières forces sur chaque action. Il aura ainsi le dernier mot et remportera la victoire à la majorité. Une victoire à l'unanimité aurait été plus logique mais c'est quand même une victoire et il aura fallu donner de soi pour gagner.

             Pour son deuxième assaut avec le Pôle, Lionel LAURENT a donné une deuxième leçon de Savate à son adversaire du moment, Lionnel LEJEUNE, autre protégé d'Ivan UMEK. Il aura sorti une boxe d'une grande qualité pour vaincre ce Belge tenace qui n'a eu de cesse d'avancer et de faire pleuvoir les coups.

            Dès la première reprise, le ton est donné. LEJEUNE avance et balance les coups sans finesse. LAURENT gère aussitôt l'espace et lâche d'efficaces chassés doublés fouettés avant de tourner pour placer ses poings. Une véritable leçon de décalages et de débordements. La première reprise lui revient incontestablement.

 

            La seconde est du même acabit, LEJEUNE poursuivant sa marche avant en multipliant les chassés frontaux et les directs. Lionel augmente le rythme et élève son niveau. Il lance de somptueuses techniques de pieds qu'il double voire triple au casque, ce qui lui permet d'engranger de précieux points. Seul un coup coquille viendra « enrayer la machine ». Pas d'avertissement contre le local, cependant, une envie irrépressible d'en "finir" chez LAURENT.

 

            A la dernière reprise, le jeune Wallon persévère dans sa stratégie, espérant sans doute faire flancher le Réunionnais. Mais ce dernier a un physique sûr. En confiance, il poursuit sur sa lancée. Son rythme monte d'un cran, ses techniques trouvent systématiquement leurs cibles. Sa domination est indiscutable tant et si bien qu'une victoire à l'unanimité est prononcée en sa faveur, forçant le public même le plus chauvin à admettre sa supériorité. Encore une leçon de belle Savate !

             En dépit d'un arbitrage plus que partial, ce fut une belle organisation et les tricolores se félicitent de ne pas avoir raté le rendez-vous. Le Pôle Espoir Vichy regrette que leurs amis du Pôle Espoir Eaubonne n'aient pu partager le devant de la scène avec eux... et voir leurs noms à tous briller dans nos colonnes! Espérons, une prochaine fois...